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mardi 8 janvier 2013 à 18h

L'association "Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR" propose le mardi 8 janvier 2013,la galette de l'amitié suivie d'une projection/débat sur la privatisation d'EDF.

Bonjour à tous.

Au nom de l'association "Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR", je vous présente nos meilleurs voeux pour l'année 2013. Cette année doit être l'année des Résistances contre toutes les dominations possibles.

Nous fêterons cette année le 70° anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance par Jean Moulin le 27 mai 1943 à la rue du Four à Paris. Dans les jours sombres de notre histoire, des hommes courageux, les yeux remplis d'étoiles, ont décidé au péril de leur vie, de bâtir une société plus juste et plus égalitaire. Le programme du CNR adopté le 15 avril 1944 proposait cette utopie: "Les Jours Heureux". Tout cela deviendra réalité avec les fameuses ordonnances de 1944, 1945 et 1946 qui bâtirent le modèle social français auquel nous sommes tous très attachés. Cet attachement viscéral dépasse et de loin les clivages politiques. Il n'y a guère que les fameux 1¨% profitant de la dérégulation généralisée pour s'y opposer. Ils s'emploient à nous décrire ce modèle social comme obsolète. Ces gens là ont tous les pouvoirs. Ils sont capables de dicter leurs volontés aux hommes politiques de droite comme aux hommes politiques de gauche. Ils imposent les différentes régressions aux différents gouvernements, qu'ils soient de droite ou de gauche. Ils veulent réduire la France et l'Europe tout entière en un vaste champ de ruines où ils peuvent jouir sans entraves des bienfaits de la mondialisation libérale. C'est la fameuse parabole du "Renard Libre dans le Poulailler Libre". Le philosophe des lumières, l'humaniste Jean-Jacques Rousseau, disait déjà dans le "Contrat social": C'est la liberté qui oppresse et c'est la loi qui libère".

L'ère ultralibérale sarkozyste est derrière nous et c'est heureux. La brutalité n'est plus la règle pour gérer le quotidien. La méthode dure pour détruire le modèle social français n'est plus employée. Pour autant peut-on assurer que les intentions sont différentes? Peut-on affirmer que le gouvernement actuel a comme unique objectif de combattre la finance et les grands monopoles? Après six mois d'exercice du pouvoir, les promesses faites pour défendre l'intégrité de notre pays se sont révélées être des pétards mouillés. A l'inverse le moindre claquement de doigts de cette oligarchie dénuée d'empathie, s'est vu pris en compte et exécuté sur l'heure. La finance n'est plus l'ennemie, elle donne les ordres. Le MEDEF impose les régressions à venir. Toute latitude est désormais proscrite, le gouvernement est aux ordres des ultralibéraux qui gouvernent l'Union Européenne. La ratification du TSCG a enlevé tout epsilon de velléité d'indépendance.

Grâce à la dictature de la dette, il va falloir tout sacrifier sur l'autel de la finance prédatrice. La sécurité sociale, les retraites, le droit du travail, les entreprises publiques, l'hôpital public, la santé, l'école publique, etc..., tout doit passer sous contrôle des grands monopoles privés. Ces gens là se réjouissent déjà de ce nouvel eldorado. "Ami entends-tu le cri sourd du pays qu'on enchaîne". "Ami entends-tu le vol noir des rapaces sur tout ce qu'on aime".

Il est temps d'ouvrir les yeux. Il est temps de lever la tête. Il est temps de combattre la barbarie. Il est temps de redevenir humaniste. Il est temps de RESISTER!

Les voeux de bonne année pour 2013, doivent se traduire par le mot: "Résistance".

Tous nos voeux pour protéger notre vivre ensemble.

Tous nos voeux pour retrouver la beauté des choses.

La soirée se décompose en trois parties.

1°Partie. Pour commencer l'année dans la bonne humeur, LA GALETTE REPUBLICAINE PARTAGEE.

2° Partie. Projection du film de Gilles Balbastre sur la privatisation de EDF.

3° Partie. Un débat animé par Yves Cimbolini, agent ERDF, syndicaliste et grand défenseur du service public de l'énergie mis en place à la libération par le ministre communiste Marcel Paul.

Complément nécessaire pour la deuxième partie.

Premièrement.

L'association "Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR" a programmé durant l'année 2012-2013 plusieurs séquences sur les services publics.

  • Le 30 novembre 2012. La sécurité sociale, l'historien Michel Etiévent spécialiste de l'histoire sociale française a fait une conférence sur l'inventeur de la Sécurité Sociale, Ambroise Croizat. Avec émotion, nous avons partagé durant quelques heures l'idéal de cet homme d'exception qui a oeuvré pour donner à tous, les lois sociales qui ont marqué et qui marquent encore nos vies.
  • Le 8 janvier 2013. Première séance de projection/débat sur les services publics. Nous commençons par EDF. Il faudra une autre séance pour approfondir ce sujet important de manière à retrouver les outils pour arracher ce bien public des griffes de la spéculation financière.
  • D'autres séances. Les services publics seront abordés dans leurs pluralités, la poste, les télécoms, la santé, l'école, etc... Sans oublier la souffrance au travail.
  • Une conférence avec Jacques Cotta sur les services publics en général.

Deuxièmement. Voici quelques réflexions sur EDF.

La nationalisation de cette entreprise a été réalisée à la libération sous la direction du ministre Marcel Paul. Il a mis en application dans la France dévastée et ruinée d'après guerre, le programme du Conseil National de la Résistance. Voici deux phrases de ce texte important sur ce sujet:

" Une organisation rationnelle de l'économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l'intérêt général et affranchie de la dictature professionnelle",

"Le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du travail commun, des sources d'énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d'assurances et des grandes banques".

Mais depuis les années quatre vingt, l'ultralibéralisme est devenu la doxa dominante. On pouvait prévoir ces dérives depuis le début. En particulier depuis la signature par messieurs Jospin et Chirac à Barcelone en 1998 du texte européen. Ils ont acté à ce moment là, la libéralisation du marché de l'électricité en France, conformément aux intérêts financiers qui ont crée l" Union Européenne" et qui la dirigent depuis toujours pour le plus grand bonheur des transnationales.

La distribution d'électricité doit être une marchandise rentable pour les actionnaires. Le service public n'est plus, place maintenant aux profits gigantesques pour les délinquants de la finance.

Malgré cette forfaiture signée dans la capitale de la Catalogne, le doute pouvait encore subsister tellement les promesses émanant des europiomanes ont souvent été ignorées, voire prises à contre-pied. Mais l'intérêt supérieur des marchés est une obligation qu'il faut respecter et imposer !

Le groupe EDF peu à peu va devenir une entreprise au service des capitaux privés. Peut-être passera-t-elle bientôt comme France Télécoms avant elle, et comme la Poste plus récemment, sous le statut juridique d'une société anonyme où tout est fait pour augmenter le profit des actionnaires. L'usager se transforme peu à peu en client qu'il convient de dépouiller chaque jour un peu plus.

C'est vrai que les bienfaits de l'économie de marché ne m'apparaissent pas clairement. Je suis trop attaché aux valeurs archaïques d'un autre temps. Pour moi, seuls les services publics sont garants de l'intérêt général.

La nécessité d'augmenter les tarifs d'électricité pour éviter les distorsions de concurrence est un impératif pour les ultralibéraux. Selon les instances européennes, les tarifs régulés constituent une distorsion de concurrence à l'égard des autres opérateurs du marché. Vendre aux usagers le kilowatt au prix de revient devient un crime. Ce beau monde doit s'enrichir allègrement sur le dos des clients que nous devenons.

Un parallèle intéressant. La CALIFORNIE.

La privatisation de l'électricité aux USA sous Ronald Reagan est abordée dans le film projeté. Le président a dit dans son discours d'investiture devant le congrès:"... l'état n'est pas la solution, c'est le problème!...". Les prédateurs ont eu les mains libres!

Le mode opératoire des adeptes de l'économie de marché est maintenant bien connu: Privatiser, Organiser la pénurie, Augmenter les prix, Organiser le racket et le pillage.

Il est instructif d'observer ce cas d'école. Le chantage exercé auprès de l'état pour l'obliger à accepter des augmentations de plus de 200% a été sans risque majeur pour les opérateurs privés. Une fois les accords signés, l'électricité est revenue par enchantement, importée du Canada si nécessaire, pour le plus grand profit de l'entreprise ENRON qui a ainsi raflé les concessions publiques offertes au "divin marché".

En France, avec un peu de retard le même chemin a été suivi.

Mais il faut rappeler que les services publics constituent l'un des moyens essentiels d'exercice des droits fondamentaux :

- Transport

- Poste

- Santé

- Education

- Accès à l'énergie…

Les services publics doivent être organisés par l'état qui est le garant de l'intérêt général et de l'égalité de traitement sur l'ensemble du territoire national. C'est par ailleurs un moyen essentiel que se donne la puissance publique:

  • Pour réguler le marché
  • Pour conduire des politiques pour la protection de l'environnement
  • Pour concourir à un développement économique et social harmonieux sur tout le territoire (aménagement du territoire)
  • Pour garantir l'égalité de traitement sur tout le territoire national. C'est l'exemple de la péréquation tarifaire.

La loi du marché et la concurrence fût-elle « libre et non faussée », ne peut garantir l'égalité de traitement sur le territoire national, c'est même l'inverse qu'elle propose. Le monopole public est une nécessité pour assurer ce principe d'égalité.

Le Conseil National de la Résistance a fait inscrire dans le préambule de la constitution de 1946, la phrase suivante, reprise dans le préambule de la constitution actuelle : « Tout bien dont l'exploitation a le caractère d'un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité. ».

En fait la privatisation des services publics relève plus d'une décision dogmatique (économie de marché) que rationnelle. Les différentes privatisations vont coûter très cher en termes financiers, politiques, écologiques et sociaux à la collectivité. Il nous appartient de nous mobiliser contre ce pillage en règle de notre patrimoine commun.

Bien cordialement.

Lucien PONS

Président de l'association "Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR".

Lien : https://nice.demosphere.net/rv/597
Source : message reçu le 2 janvier 22h