lundi 3 décembre 2012 à 19h
Conférence débat sur la Presse avec Pierre LEVY. Europe, crises, austérité : les grands médias nous permettent-ils d'y voir clair ?
https://nice.demosphere.net/rv/544
Pierre Lévy, journaliste et spécialiste des questions européennes, vient de publier un roman, L'Insurrection (Ed. Le temps des cerises). Ce pamphlet d'anticipation dont l'action se déroule d'ici 2022 vise à faire réfléchir sur les tendances actuelles et sur les risques majeurs qu'elles comportent.
Cette conférence-débat est organisée par :
L'association « Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR »
L'Association des Amis du Monde Diplomatique,
Le Comité Valmy
Un constat accablant.
Il est important de savoir qu'à la LIBERATION la presse avait bénéficié d'un statut particulier qui lui garantissait une liberté d'action qui aujourd'hui n'est plus.
Actuellement nous constatons hélas que les grands média remplacent trop souvent l'information et l'analyse des faits par une interprétation destinée à guider les consciences. De nombreux exemples sont à relever : le référendum de 2005 sur le Traité Constitutionnel Européen, l'inéluctabilité de la dette utilisée pour détruire le modèle social français, la guerre de Libye maquillée en intervention humanitaire, la guerre en Syrie, etc… La liste n'est pas exhaustive bien entendu.
« Les Nouveaux Chiens de Garde », titre que porte un documentaire de 2012, réalisé par Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, dénonçe les collusions entre vedettes médiatiques et intérêts financiers. En 1987 Serge Halimi avait publié un livre éponyme.
Comment ne pas penser à l'étonnante pérennité et homogénéité des discours, des chroniques et des tribunes médiatiques, prêchant aujourd'hui une austérité et une flexibilité surtout favorable aux détenteurs de capitaux alors que ces recettes ont échoué à relancer la croissance à peu près autant de fois qu'elles ont été essayées.
Les journalistes et les experts médiatiques semblent en bonne partie, de gré ou de force, acquis à la cause des dominants : les médias sont de moins en moins indépendants d'intérêts financiers, de par l'importance de la publicité dans leur financement, ou du fait de l'appropriation de nombreux médias par des groupes privés.
Y compris dans le secteur public, la starification de certains journalistes des médias, caractérisée notamment par une inflation des salaires touchant le haut de la pyramide journalistique, est à même d'éloigner ces intellectuels des préoccupations des classes moyennes et populaires. Les démonstrations nombreuses, par « Les nouveaux chiens de garde », des collusions souvent tues entre journalistes et experts, d'un côté, et intérêts financiers, d'un autre, font prendre conscience de la nécessité d'une indispensable vigilance citoyenne.
Les fameuses ordonnances de 1944 sur la presse :
Alors que la France n'est pas encore totalement libérée, le Comité français de la Libération rédige, depuis Alger d'abord, et à Paris ensuite, ce que les historiens appellent « les ordonnances de 1944 » sur la presse. Une ordonnance est une compétence du Parlement déléguée au gouvernement. Ces ordonnances sont composées d'un ensemble de textes juridiques (arrêtés ministériels, décrets, ordonnances, lois), édictés entre mai et novembre 1944.
L'ordonnance du 30 septembre 1944 crée, à titre provisoire, l'Agence France-presse (AFP) destinée à remplacer l'OFI de Vichy.
Le 24 novembre 1945, la Fédération Nationale de la Presse Française (FNPF) avait promulgué une « Déclaration des droits et des devoirs de la presse» selon laquelle « la presse n'est pas un instrument d'objet commercial mais un instrument de culture ». Celle-ci n'est libre que lorsqu'elle ne dépend « ni du gouvernement ni des puissances d'argent, mais de la seule conscience des journalistes et des lecteurs ».
Elle a pour mission de « donner des informations exactes, défendre des idées, servir la cause du progrès humain ». La presse est alors conçue comme une sorte de service public.
Quelques dates clés de l'histoire de la presse française de l'après-guerre à aujourd'hui :
*7 mai 1943 : Première réunion du C.N.R. (Conseil National de la Résistance) présidée par Jean Moulin
*15 mars 1944 : Le C.N.R. affirme : La liberté des opinions et la Liberté de la Presse
.*23 janvier 1946 Gaston Defferre devient Secrétaire d'Etat à l'information dans la nouveau gouvernement de Félix Gouin et créa la Société Nationale des entreprises de presse en 1947.
*La loi Bichet du 2 avril 1947 conforte la liberté de la presse.
* Ces ordonnances seront abrogées par la droite RPR-UDF le 18 juin 1986 dans le cadre de la discussion de la loi Léotard sur la presse, ce qui devait encore favoriser la concentration de la presse.
Lien : https://nice.demosphere.net/rv/544
Source : message reçu le 27 novembre 21h